Le séminaire a lieu le Lundi à 14h dans la Salle 16 du Batiment
22.
L'agenda du séminaire
Les exposés passés
16 septembre:
Andrew Sale
(Rennes)
A Geometric Version of the Conjugacy Problem in
Semisimple Lie Groups.
For a finitely generated group, the conjugacy
problem asks if there is an algorithm which determines whether a
pair of elements are conjugate or not. Related to this is the
question of understanding, for a given pair of conjugate
elements, the family of conjugators between them. We focus in
particular on estimating the minimal length of such an element,
leading to the definition of the conjugacy length function of a
group. This naturally extends beyond the reach of the conjugacy
problem itself and can be asked of any group which admits a
left-invariant metric. We will describe a result for pairs of
hyperbolic elements in a semisimple Lie group and discuss the
issue of extending results from here to their lattices.
23 septembre:
Marc Peigné
(Tours)
Sur la fonction orbitale de certains groupes
géométriquement finis en courbure négative et mesure de
Bowen-Margulis infinie.
30 septembre:
Kilian Raschel
(Tours)
Une histoire de la conjecture de Gessel (en
combinatoire énumérative)
Imaginons un échiquier infini dans les directions
Est et Nord, et sur cet échiquier figurons-nous un roi biaisé,
se déplaçant à chaque coup dans l'une des directions Est,
Sud-Ouest, Ouest ou Nord-Est. Le mathématicien américain Ira
Gessel conjectura en 2001 une formule pour le nombre de
possibilités pour le roi, partant du coin inférieur gauche de
l'échiquier, d'y revenir après un nombre fixé de coups. Depuis
l'énoncé de cette conjecture, en passant par la première preuve
en 2008 (utilisant de façon cruciale la puissance des
ordinateurs) et jusqu'à la première démonstration purement
humaine en 2013, beaucoup de chercheurs se sont confrontés à ce
problème, utilisant des approches mathématiques tout à fait
différentes. Dans cet exposé nous retraçons l'histoire des
tentatives de preuve de la conjecture de Gessel.
7 octobre:
Benoît Kloeckner
(Grenoble)
Une amélioration de l'inégalité de Günther
En collaboration avec G. Kuperberg, Université
de Californie à Davis.
L'inégalité de Günther est la contrepartie de l'inégalité de
Bishop : elle donne une minoration du volume des boules d'une
variété à courbure sectionnelle majorée.
Il est insatisfaisant que l'hypothèse porte sur la courbure
sectionnelle, alors que l'inégalité de Bishop ne nécessite de
borner que celle de de Ricci. Le but de l'exposé est
d'introduire une nouvelle courbure, assez proche de celle de
Ricci, et de montrer qu'elle permet de contrôler par en-dessous
le volume des boules.
Ceci a de nombreuses conséquences, sur le flot géodésique des
variétés à courbure négative ou les inégalités isopérimétriques.
14 octobre:
Bertrand Rémy
(Lyon)
Immeubles et classes de quasi-isométrie de groupes
simples.
On va présenter une classe de groupes simples de
type fini agissant sur des complexes cellulaires avec des
propriétés remarquables de symétrie : les immeubles. La
géométrie de ces espaces sera introduite de façon à comprendre
les grandes lignes des points suivants : preuve de la propriété
du sous-groupe normal pour des groupes non linéaires, preuve de
simplicité dans les cas favorables et mise en évidence d'une
infinité de classes de quasi-isométrie de groupes simples de
présentation finie. Les groupes considérés sont des réseaux dans
des groupes localement compacts similaires aux groupes de Lie,
mais ils sont non cocompacts, ce qui conduit à remplacer
certains arguments classiques de théorie géométrique des groupes
par des arguments plus "mesurables". C'est un travail en commun
avec P.-E. Caprace.
21 octobre:
Ilia Smilga (Orsay)
Domaines fondamentaux pour les groupes de Schottky
affines préservant une forme quadratique de signature (2n+2,2n+1)
.
Une conjecture due à Milnor demande si tout
groupe de transformations affines réelles agissant de façon
proprement discontinue est virtuellement résoluble. Margulis a
démontré en 1983 que cette conjecture était fausse ; plus tard,
Abels, Margulis et Soifer ont construit une famille de
contre-exemples qui sont des groupes libres, préservant une
forme quadratique de signature (d+1,d)
(avec d
impair). Nous allons construire explicitement un domaine
fondamental pour ces groupes, ce qui permettra notamment de
préciser la topologie de la variété quotient.
28 octobre:
Vacances
4 novembre:
Elise Goujard
(Rennes)
Constantes de Siegel-Veech pour les strates de différentielles
quadratiques
Les constantes de Siegel-Veech apparaissent
naturellement quand on veut compter les géodésiques fermées dans
des surfaces plates. Elles sont liés à la dynamique du flot de
Teichmüller sur l'espace de module des différentielles
abéliennes, par le biais d'exposants de Lyapunov. Après avoir
précisé ce lien, j'exposerai les principaux résultats connus
dans le cas de différentielles abéliennes, et les difficultés du
cas des différentielles quadratiques.
18 novembre:
Camille Horbez
(Rennes)
L'horofrontière de l'outre-espace
L'étude du groupe Out(Fn)
des automorphismes extérieurs d'un groupe libre de type fini
s'est beaucoup développée grâce à l'étude de son action sur
l'outre-espace CVn
de
Culler et Vogtmann. Dans cet exposé, je décrirai une
compactification de cet espace définie au moyen d'horofonctions
pour une distance asymétrique naturelle sur CVn
. Je
présenterai une application de cette étude au comportement de
marches aléatoires sur Out(Fn)
,
en décrivant le comportement typique de la croissance des
éléments de Fn
sous
l'effet de produits aléatoires d'automorphismes.
25 novembre:
Timothée Marquis
(Erlangen)
Classes de conjugaison dans les groupes de
Coxeter
Étant donné un groupe de Coxeter W
, je
présenterai une description complète de ses classes de
conjugaison (ou plutôt des classes de conjugaison d'un
sous-groupe normal d'indice fini de W
). La
preuve de cette description est géométrique et fait appel à une
réalisation CAT(0) du complexe de Coxeter associé à W
.
L'entièreté de l'exposé devrait être à un niveau élémentaire.
2 décembre:
Alessandro Carderi
(ENS Lyon)
Sous-algèbres maximales moyennables des
algèbres de von Neumann associées aux groupes
hyperboliques
Dans cet exposé, j'expliquerai comment il est
possible d'utiliser l'action d'un groupe hyperbolique G
sur
son compactifié de Gromov pour montrer
que tout sous-groupe maximal moyennable de G
induit une sous-algèbre maximale moyennable de
l'algèbre de von Neumann associée LG
.
Travail en collaboration avec Rémi Boutonnet.
9 décembre:
Groupe de Travail
Équivalence orbitale
16 décembre:
Gabriel Riviere
(Lille)
Décomposition ergodique et fonctions propres du
Laplacien.
Sur une variété riemannienne compacte et sans
bord, un théorème de Shnirelman montre que "la plupart des
fonctions propres du Laplacien s'équidistribuent" dès que le
flot géodésique est ergodique pour la mesure de Liouville.
J'expliquerai comment généraliser ce résultat dans le cas où
l'on ne fait plus d'hypothèse d'ergodicité et j'illustrerai le
résultat dans différentes situations géométriques: variétés à
courbure négative ou nulle, flots non uniformément
hyperboliques, tore plat.
17 décembre:
Thibault Pillon
(Neuchâtel)
Compression Lp
de
certaines extensions HNN
La classe des N
-BS
groupes a été introduite par Gal et Januszkiewicz comme une
généralisation des groupes de Baumslag-Solitar. Dans leur
article, ils établissent la propriété de Haagerup pour de tels
groupes. Nous établirons que ces groupes ont un exposant de
compression égal à 1.
6 janvier:
Yves Guivarc'h
(3ème)
Proximalités et trou spectral, marches aléatoires
affines
13 janvier:
Katrin Gelfert
(Rio de Janeiro)
Lyapunov exponents in non-contracting iterated
function systems
We study Lyapunov exponents for a family of
genuinely non-contracting
iterated function systems. Depending on your point of view,
these systems can also be seen also as partially hyperbolic and
topologically transitive local diffeomorphisms that are step
skew-products over a horseshoe map.
These maps are genuinely non-hyperbolic and the central Lyapunov
spectrum contains negative and positive values. We show that in
a first model, besides one gap, this spectrum is complete. We
also investigate how Lyapunov regular points with corresponding
(central) exponents are distributed in phase space.
The principal ingredients of our proofs are minimality of the
underlying iterated function system and shadowing-like
arguments. Joint work with L. Diaz (PUC Rio de Janeiro) and M.
Rams (IM PAN Warsaw)
13 janvier:
Mathieu Carette (Exposé exceptionnel à 15h15)
(Université Mc Gill, Montréal)
Commabilité de groupes agissant sur des arbres
La relation de commabilité entre groupes discrets
(et plus généralement localement compacts) est une notion
naturelle se situant entre la commensurabilité et la
quasi-isométrie. Pour de nombreuses classes de groupes, la
quasi-isométrie s'avère être une conséquence de la commabilité.
Je décrirai la classe de commabilité des groupes libres, et
présenterai des exemples de paires de groupes discrets
quasi-isométriques mais pas commables obtenus en collaboration
avec Romain Tessera.
20 janvier:
Gabriel Vigny
(Amiens)
Mesures de grande entropie portée par un courant
positif fermé
Soit f
une
application holomorphe de P2
de degré d
et S
un
courant positif fermé de bidegrée (1,1)
.
On considère une mesure ν
ergodique d'entropie >logd
portée par le support de S
. On
définit des dimensions pour la mesure ν
et
pour la mesure trace de S
sur
le support de ν
. On
donne alors des inégalités à la Mané sur les exposants de
Lyapunov de la mesure ν
à
l'aide de ces dimensions. Je donnerai alors quelques
conséquences dynamiques de ces inégalités. L'exposé commencera
par des rappels et un panorama de la théorie de la dimension en
dynamique complexe. il s'agit d'un travail en commun avec Henry
de Thélin.
27 janvier:
Damien Gaboriau
(ENS Lyon)
Coût de dimension supérieure et gradient de
déficience pour des groupes tels que SL(n,Z)
,
MCG
et
groupes limites
3 février:
Frédéric Paulin
(Orsay)
Sur le comptage orbital hyperbolique dans des
classes de conjugaison
Développant des cas particuliers de Huber, nous
étudions la croissance asymptotique quand t
tend
vers l'infini du nombre d'images d'un point fixé, à distance au
plus t
de
celui-ci, par des éléments d'une classe de conjugaison fixée
d'un groupe discret d'isométries en courbure strictement
négative. Il s'agit d'un travail en commun avec Jouni Parkkonen.
3 février:
Ryokichi Tanaka (Exposé exceptionnel à 15h15)
(Université Tohuku)
Discrete random walks on the group Sol
The asymptotic behavior of a random walk on a
solvable group is described by the harmonic measure induced on
the boundary.
In the case of the group Sol
, we
prove that for any non-abelian countable subgroup, there exists
a probability measure which produces a purely singular harmonic
measure with respect to Lebesgue measure.
On the contrary, there exists a finitely supported probability
measure whose harmonic measure is absolutely continuous, and the
density can be Ck
-class
for arbitrary k
. The
regularity results are obtained by comparison with Bernoulli
convolutions.
This is joint work with Jérémie Brieussel (Montpellier).
10 février:
Talia Fernos
(Greensboro)
La Frontière Poisson-Furstenberg et les Complexes
Cubiques CAT(0)
La frontière Poisson-Furstenberg d'une marche aléatoire sur un
groupe est un objet important souvent employé dans les preuves
de rigidité. Nous généraliserons un résultat de Nevo et Sageev
de la façon suivante: si un groupe G, finiment engendré, admet
une action propre non élémentaire sur X
un
complexe cubique CAT(0) de dimension finie alors pour toute
marche aléatoire (de support plein), il existe une mesure de
Borel sur la frontière de Roller de X
qui
en fasse la frontière de Poisson-Furstenberg de la marche
aléatoire sur G
. Dans
cet exposé, nous discuterons la preuve de ce théorème et ses
liens avec les récents résultats de super-rigidité de
Chatterji-Fernós-Iozzi.
17 février:
Sébastien Alvarez
(Dijon)
Mesures de Gibbs pour le flot géodésique feuilleté
Nous définirons une notion de mesure de Gibbs
pour le flot géodésique tangent aux feuilles d'un fibré
feuilleté au dessus d'une base courbée négativement.
Nous montrerons que les mesures "usuelles" (mesures harmoniques,
limites de grandes boules tangentes) servant à décrire le
comportement ergodique des feuilles d'un feuilletage
correspondent chacune à un certain potentiel.
Nous traiterons les problèmes d'existence et d'unicité dans le
cas des fibrés feuilletés projectifs sans mesure transverse
invariante, et si le temps le permet, nous évoquerons les
problèmes de comptage et d'équidistribution qui sont associés.
24 février:
Mathieu Guay-Paquet
(Montréal)
Permutation factorizations, (monotone) Hurwitz
numbers, and the HCIZ integral
Consider the Hurwitz numbers, which count
branched coverings of the Riemann sphere up to homotopy.
Consider also the coefficients of the asymptotic expansion of
the free energy of the Harish-Chandra-Itzykson-Zuber matrix
integral.
One link between these two sets of (a priori very different)
numbers is given by the fact that they can all be obtained by
counting solutions to some specific permutation factorization
problems.
The topic of this talk will be to show how the translation can
be done between the original problems and the enumeration
problems, using the tool of symmetric functions in Jucys-Murphy
elements. This is based on joint work with Ian Goulden and Jon
Novak.
3 mars:
Relâche
(Vacances Hiver)
10 mars:
Catherine Pfaff
(Marseille)
Axes solitaires dans l'outre-espace
Certains ensembles d’éléments ayant des
propriétés de type hyperbolique, tels que les éléments pseudo-Anosov
des "MappingClass Groups," ont un
unique axe invariant. D’autres ont un ensemble d’axes appelé
“faisceau d’axes.” Les éléments iwip de Out(Fn)
sont souvent du deuxième type.
Nous déterminons quand un iwip possède un unique axe dans son
faisceau d'axes. Si un iwip possède un unique axe alors nous
décrivons précisement son faisceau d'axe. On obtient ainsi une
méthode pour savoir si deux tels iwips sont conjugués ou non.
17 mars:
Julien Marché
(Paris 6)
Ergodicité de l'action du groupe modulaire sur les
variétés de caractères en genre 2.
L'espace des représentations d'une surface de
genre 2
dans
PSL2(R)
a 5
composantes connexes, indexées par la classe d'Euler qui varie
entre −2
et 2
. Le
groupe modulaire agit proprement sur les composantes de classe ±2
qui s'identifient à l'espace de Teichmüller.
On montre qu'au contraire, conformément à une conjecture de
Goldman, le groupe agit ergodiquement en classe d'Euler ±1
.
Cela passe par la résolution d'une question de Bowditch: est-ce
que pour toute représentation de classe non extrémale il existe
une courbe simple dont l'image est elliptique?
24 mars:
Tullia Dymarz
(University of Wisconsin)
Toute application quasi-symétrique de R×Qp
est bilipschitzienne.
Les applications quasi-symétriques sont liées
aux applications quasi-conformes. Pour les espaces euclidiens et
p
-adiques,
il y a beaucoup d'applications quasi-symétriques qui ne sont pas
bilipschitziennes mais on montre que pour le produit direct des
deux ce n'est pas le cas. Pour démontrer le théorème, au
lieu d'une analyse directe, on utilise l'analyse sur les
espaces hyperboliques.
Abstract: Quasisymmetric maps are maps that are metrically
defined and closely related to quasiconformal maps.
Quasisymmetric maps of both euclidean space and the p
-adics
are abundant but we show that when you consider the product
space of the two all quasisymmetric maps are bi-Lipschitz. Our
proof does not use any direct analysis but instead uses coarse
topology and results from negative curvature.
31 mars:
Ashot Minasyan
(Southampton)
New examples of groups acting on real trees.
A real tree is a geodesic 0-hyperbolic metric
space, i.e., a geodesic metric space in which every geodesic
triangle is a tripod. In 1987 P. Shalen asked whether any
finitely generated group which has a non-trivial (i.e.,
without a global fixed point) isometric action on a real tree
also admits a non-trivial simplicial action on a simplicial
tree.
Since then several authors (including Rips, Bestvina-Feighn,
Sela, Guirardel, and others) showed that the answer is
affirmative if one imposes additional assumptions on the
behaviour of arc stabilizers. During the talk I will discuss a
construction which allows to produce counterexamples to Shalen's
question in its original form.
31 mars:
Gye-Seon Lee (Exposé exceptionnel à 15h15)
(Heildelberg)
Compact real projective Coxeter polyhedra
In 1970, E.M. Andreev gave a full description of
3-dimensional compact hyperbolic polyhedra with dihedral angles
submultiples of π
. We
call them hyperbolic Coxeter polyhedra. More precisely, given a
combinatorial polyhedron C
with
assigned dihedral angles, Andreev’s theorem provides necessary
and sufficient conditions for the existence of a hyperbolic
Coxeter polyhedron realizing C
.
Since hyperbolic geometry arises naturally as sub-geometry of
real projective geometry, we can ask an analogous question for
compact real projective Coxeter polyhedra. In this talk, I’ll
give a partial answer to this question. This is a joint work
with Suhyoung Choi.
7 avril:
Piotr Przytycki
(Varsovie)
Licornes fines
Les groupes modulaires agissent sur les graphes
d'arcs et les graphes de courbes. On démontre que ceux-ci sont
17-hyperboliques et ceux-là sont 7-hyperboliques.
Pour cela, on introduit les chemins de licornes et on démontre
qu'ils forment des triangles 1-fins. Ces résultats sont en
commun avec Sebastian Hensel et Richard Webb.
14 avril:
Samuel Petite
(Amiens)
Simplicité de groupes d'homéomorphismes d'une
lamination pavable
Des lamination particulières (dites
"pavables") apparaisent lors des études des pavages
apériodiques. Dans un travail en commun avec J. Aliste, nous
montrons que la composante connexe de l'identité parmi les
homéomorphismes préservant chaque feuille d'une telle lamination
est ouverte et simple.
De plus, nous montrons, en dimension un, que ce groupe est
uniformément parfait. Nous présenterons dans cet exposé
quelques conséquences de ces résultats.
21 avril:
Relâche
(Pâques)
28 avril:
Relâche
(Vacances de
Pâques)
5 mai:
Relâche
(Vacances de
Pâques)
12 mai:
Antoine Gournay
(Neuchâtel)
Marches aléatoires, fonctions harmoniques et
cohomologie ℓp
en degré 1.
La cohomologie ℓp
réduite en degré est un invariant de quasi-isométrie utile pour
les graphes [de valence bornée] dont la définition est
relativement simple. Sur un graphe il y a un opérateur de
gradient naturel qui associe à une fonction f
(définie sur les sommets) la fonction df
qui
associe à une arête la différence des valeurs à ses extrémités.
La cohomologie ℓp
est le quotient des fonction dont le gradient est dans ℓp
par les fonctions qui sont dans ℓp
.
Dans cette exposé, j'expliquerai comment, sous des hypothèses de
profil isopérimétrique, il est possible de voir l'essentiel de
cet espace comme un sous-espace des fonctions harmonique
bornées. Au cours de cette démonstration, le coût de transport
apparaît naturellement pour contrôler la croissance des
fonctions à gradient dans ℓp
.
Les applications principales de ce résulats sont
- d'exhiber une partie du bord de Poisson qui est
invariant sous quasi-isométries
- de montrer que les groupes moyennables ont une
cohomologie ℓp
réduite triviale pour tout p∈[1,2]
et que ceci reste vrai pour beaucoup d'entre eux lorsque p>2
.
[Ceci donne un réponse partielle à une question de Gromov.]
- de montrer que plusieurs groupes (e.g. allumeurs de
réverbères) n'ont pas de fonctions harmoniques bornées à
gradient ℓp
(bien qu'ils aient une foule de fonctions harmoniques bornées,
en particulier à gradient dans ℓ∞
)
19 mai:
Fanny Kassel
(Lille)
Espaces-temps de courbure constante en dimension
trois
L’espace de Minkowski R2,1
est l’analogue lorentzien de l’espace euclidien R3
; l’espace anti-de Sitter AdS3
est l’analogue lorentzien de l’espace hyperbolique H3
.
Je donnerai quelques résultats récents sur la géométrie et la
topologie de leurs quotients par des groupes discrets, en
expliquant comment les quotients de R2,1
par des groupes libres (ou espaces-temps de Margulis) sont des
« versions infinitésimales » de quotients de AdS3
.
En étudiant les déformations d’une surface hyperbolique qui
raccourcissent les longueurs de géodésiques, on montre que tout
espace-temps de Margulis admet un domaine fondamental bordé par
des surfaces polyhédrales appelées plans croches. Il s’agit d’un
travail en commun avec Jeff Danciger et François Guéritaud.
26 mai:
Antonin Guilloux
(Paris 6)
Espaces de représentations de groupes de 3
variétés.
On considère un complémentaire de noeud et G
son
groupe fondamental. On discutera les propriétés et la géométrie
des espaces des representations de G
dans
les groupes PGL(n,C)
.
Une attention particulière sera portée sur l'application de
restriction au bord, qui à une telle représentation associe sa
restriction au groupe fondamental du tore périphérique.
2 juin:
Pascal Hubert
(Marseille)
Nullité de certains exposants de Lyapunov du
cocycle de Kontsevich-Zorich
Je rappellerai dans un premier temps comment le
cocycle de Kontsevich-Zorich agit sur les espaces de modules de
formes différentielles abéliennes et quadratiques.
Après avoir fait le point sur des résultats profonds d'Eskin,
Kontsevich, Zorich, Forni, Matheus, j'expliquerai comment
construire "beaucoup" d'exposants de Lyapunov nuls pour ce
cocycle lorsqu'il agit sur certaines sous-variétés des espaces
de modules de formes différentielles quadratiques (ceci est un
résultat élémentaire obtenu en commun avec Julien Grivaux).
2 juin:
Persi Diaconis (Exposé exceptionnel à 15h30)
(Stanford University)
Speedings things up
Markov chain monte Carlo algorithms are a
mainstay of scientific computing. The design of efficient,
useful algorithms is still much more art than science.
I will present several families of examples where adding simple
deterministic moves to simple random walks really helps (running
times from n2
to
log(n)
).
There are also examples where adding such moves slows things
down. The math involved is representation theory of finite
groups, old fashioned hard analysis together with a bit of
number theory and a bit of coding theory. This is a joint work
with Ron Graham.
3 juin:
Conchita Martínez-Pérez (Exposé exceptionnel à 14h30)
(Zaragoza)
Geometric dimension for proper actions of some
groups
We use compactly supported cohomology to obtain
a formula for the geometric dimension for proper actions of
groups satisfying certain finiteness conditions.
This formula can be used for some simple complexes of finite
groups and also to show that for Coxeter groups the dimension
above equals the virtual cohomological dimension. This is a
joint work with Dieter Degrijse.
Actions de groupes de surfaces sur des immeubles
affines triangulaires
Dans cet exposé, on s'interessera aux
représentations du groupe fondamental d'une surface S
dans
PGL(3)
sur un corps valué ultramétrique, agissant sur l'immeuble affine
X
associé.
On montrera que, dans le cas où S
a un
bord, sous des conditions simples sur les coordonnées de
décalage de Thurston-Penner-Fock-Goncharov, l'action préserve un
sous-complexe dans X
,
cocompact et faiblement convexe, qui est par morceaux un arbre
ou une surface. En particulier on associe à ces représentations
une famille de A2
-complexes
finis, analogues aux surfaces de translation et semi-translation
mais avec holonomie dans Z/3Z
,
permettant notamment de calculer le spectre de longueurs /
valeurs propres.
Cela permet de décrire explicitement une large famille de
dégénérescences de structures projectives convexes sur la
surface S
.